Alors que la restauration semble reprendre des couleurs après les années marquées par la pandémie, une réalité bien différente se dessine en Île-de-France. Contrairement à l’idée reçue selon laquelle la région capitale serait un terreau favorable à la réussite des établissements, elle concentre en réalité une part disproportionnée des défaillances du secteur. Un constat que souligne Franck Delvau, président de l’UMIH Paris Île-de-France : « Le taux de défaillance en restauration est supérieur en Île-de-France que sur le reste du territoire. » Une alerte qui mérite d’être analysée en profondeur.
Un nombre de faillites plus important qu’ailleurs
Fin 2024, le nombre de défaillances dans le secteur de la restauration a atteint des niveaux préoccupants. Selon les dernières données de la Banque de France et d’Altares, la restauration figure parmi les secteurs les plus touchés par la hausse des défaillances d’entreprises, avec une augmentation de plus de 30 % par rapport à l’année précédente. Et cette tendance est encore plus marquée en Île-de-France.
Rien qu’au premier trimestre 2024, près de 1 200 défaillances ont été enregistrées dans la région parisienne, contre environ 900 sur la même période en 2023. À titre de comparaison, dans d’autres grandes régions touristiques comme la région PACA ou l’Occitanie, les taux de défaillance restent inférieurs, malgré une densité également élevée d’établissements.
Un effet « capitale » qui se retourne contre les restaurateurs
Plusieurs facteurs contribuent à cette vulnérabilité francilienne. D’abord, le niveau des loyers commerciaux, particulièrement élevé dans les zones urbaines denses, pèse lourdement sur la trésorerie des restaurateurs. Là où un établissement en province peut bénéficier d’un loyer modéré, à Paris et en petite couronne, les charges fixes explosent. À cela s’ajoutent les difficultés de recrutement, encore plus marquées dans les grandes agglomérations, où les salaires doivent souvent être plus élevés pour attirer les profils qualifiés.
Autre point critique : la fréquentation inégale. Alors que certaines zones touristiques attirent des flux constants de visiteurs, d’autres quartiers, en particulier les zones de bureaux, peinent à retrouver une activité stable depuis le développement du télétravail. Résultat : une activité en dents de scie, difficile à anticiper, et une instabilité financière pour les établissements.
Des jeunes entreprises particulièrement exposées
Les entreprises de moins de trois ans sont les plus touchées. Dans un contexte où la création d’établissements reste dynamique en Île-de-France, nombre de restaurateurs se lancent sans accompagnement adapté ou sans plan de financement solide. Or, la moindre variation d’activité peut suffire à mettre en péril une structure encore fragile, d’autant plus si elle est confrontée à des retards de paiement ou à une saisonnalité mal anticipée.
L’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) alerte également sur le manque de soutien personnalisé, notamment pour les très petites entreprises. Les dispositifs d’aides au niveau local sont jugés trop complexes pour les restaurateurs , qui n’ont pas toujours le temps ni les ressources pour s’y retrouver.
Accompagner, prévenir et anticiper
Face à cette situation, plusieurs leviers peuvent être mobilisés. D’abord, mieux accompagner les jeunes restaurateurs dès la création, en mettant à leur disposition des outils de simulation financière, des dispositifs de formation à la gestion d’entreprise, et un accès simplifié à des solutions de financement ou d’étalement de charges.
Ensuite, renforcer les dispositifs de médiation et de prévention des difficultés, dès les premiers signes d’alerte. Trop d’entreprises attendent d’être en situation de cessation de paiement pour agir, alors que des solutions comme le mandat ad hoc , la conciliation ou la sauvegarde existent pour éviter le dépôt de bilan.
Enfin, il est essentiel que les acteurs publics et privés travaillent de concert pour adapter les loyers commerciaux à la réalité économique du secteur. Sans cela, les marges de manœuvre des restaurateurs franciliens resteront trop faibles pour absorber les aléas du marché.
Face à ces difficultés croissantes, il est essentiel de ne pas rester seul. Un accompagnement adapté peut faire toute la différence pour anticiper les risques, restructurer efficacement ou rebondir. Vitalee accompagne les restaurateurs et les dirigeants d’entreprise en Île-de-France dans toutes les étapes de prévention ou de traitement des difficultés.
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